vendredi 4 novembre 2011

Police et corruption : les liaisons dangereuses

La police est le fer de lance de la politique de sécurité. Gardien de la paix, dépositaires de l’autorité de l’Etat, ils ont pour charge de veiller au respect de lois.  Un statut qu’ils utilisent parfois à leur profit personnel. 


La figure du flic véreux, le « ripoux » est un grand classique du cinéma. Avec ou sans képi, le policier  représente la figure de l’autorité, du pouvoir dans l’imaginaire collectif, et il devient donc, a priori, une cible privilégiée de la corruption.  Il est quand même nécessaire de tempérer l’impression donnée dans certains films selon laquelle, chaque commissariat hébergerait son lot de corrompus

Les exemples récents les plus marquants de bleus suspectés de tremper dans des affaires de corruption.

Michel Neyret, superflic trop proche de ses sources 

Le 29 septembre dernier, le numéro 2 de la police judiciaire de Lyon, Michel Neyret, est placé en garde à vue, dans le cadre d’une enquête de corruption, trafic international de stupéfiants et de blanchiment d’argent.  A 55 ans, Neyret était considéré comme une référence dans le milieu policier, réputé pour sa grande connaissance des réseaux de banditisme. Il est notamment soupçonné d’avoir détourné du cannabis placé sous scellés pour rémunérer des indicateurs. Michel Neyret est aujourd’hui encore détenu à la prison de la Santé.


Trois autres responsables policiers ont été placés en garde à vue au lendemain de l’interpellation de Neyret.

Proxénétisme à Lille : des policiers rabatteurs ?

Le 21 octobre, c’est la police lilloise qui se retrouve au centre de toutes les attentions. Le Chef de la sûreté du Nord, Jean-Christophe Lagarde, est mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et placé sous contrôle judiciaire. Il est mis en cause dans l’affaire du Carlton de Lille, soupçonné d’avoir participé à la mis en relation de prostituées avec Dominique Strauss-Kahn pour des parties fines. C’est le directeur des relations publiques du Carlton, René Kojfer, qui a mis en cause le commissaire lillois. Toujours en détention, Jean-Christophe Lagarde nie pour le moment toute implication dans cette affaire.

Plusieurs policiers sont cités dans l’enquête du Carlton. Les enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) ont auditionné trois agents lillois. Jeudi 3 novembre, le directeur central de la sécurité publique Jacques Fournier s'est rendu à Lille, encourageant les policiers lillois à ne pas se décourager.

Trafic de fichiers

Mis en examen en mars 2008 pour « violation du secret professionnel » et « corruption passive », l'ancien patron de la brigade de répression des fraudes Patrick Moigne est soupçonné d'avoir monnayé des informations sur des procédures en cours à certaines de ses connaissances. Suspendu de ses fonctions depuis sa mise en cause, il risque la radiation. Il vient tout récemment d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour y être jugé.

A Paris, le gang des PVs

En 2008, sept agents rattachés à la Préfecture de police de Paris sont mis en cause pour « corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique ». Les hommes étaient affectés au service du traitement des contraventions et aurait usé de leur position pour enterrer des PVs, moyennant une centaine d’euros à chaque fois. L’équipe proposait également de sauver des points de permis de conduire en échange d’argent. Il était également possible d’acheter leur clémence en nature, par des bouteilles de vin, du matériel hi-fi ou des repas au restaurant.

(Crédit photo Eisenbahner)

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