vendredi 4 novembre 2011

2012: justice et police de proximité au centre des débats

2012 approche, les programmes s’affinent. En matière de sécurité, deux grands thèmes émergent déjà : la réforme de la justice et le retour de la police de proximité.


Justice : durcissement contre plus de moyens

L’UMP a fait du renforcement des sanctions son cheval de bataille. Une volonté qui passe par trois axes détaillés sur le site Internet du site de campagne de l'UMP : accélérer la procédure d’exécution des peines, réduire les possibilités de libération conditionnelle et durcir les sanctions en cas de récidive.

Pour raccourcir le délai entre le jugement et l’exécution des peines, le parti majoritaire souhaite notamment créer 20 000 places de prison d’ici 2017 et supprimer l’aménagement systématique des peines de moins de deux ans. Afin de s’assurer de l'"application effective" des peines, il souhaite également prohiber la libération conditionnelle si deux tiers au moins de la peine n’ont pas été purgés. Autre idée controversée : recourir à des citoyens pour décider avec les juges d’application des peines de la libération conditionnelle des criminels condamnés à dix ans de prison ou plus.

Concernant la récidive, thème récurrent de la politique de l’UMP, le partir présidentiel souhaite faire passer de dix à quinze ans le seuil à partir duquel la rétention et la surveillance de sûreté peuvent être prononcées. A cela s’ajouteraient des peines-plancher pour les réitérants ainsi qu’une utilisation accrue du bracelet électronique mobile pour les multirécidivistes.

En face, on met davantage l’accent sur les moyens alloués à la Justice, sans pour autant s’attarder sur les chiffres. Au Parti socialiste, on parle d’une "restauration du service public de la justice" sans détailler véritablement les mesures envisagées. Du côté d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), on assure vouloir garantir "l’indépendance du parquet" (en lien avec la suppression du juge d’instruction) et augmenter les moyens, notamment dans les pôles financiers et environnementaux.

Le retour de la police de proximité

Le grand absent du programme de l’UMP est omniprésent dans celui des autres. Tous les partis d’opposition souhaitent remettre au goût du jour la police de proximité, supprimée en 2003. Au Front de gauche, on souhaite à ce titre “doubler” le montant des aides allouées par l’Etat aux actions de prévention et d’aide sociale aux collectivités territoriales ainsi qu’aux mouvement associatifs.

Modem, PS ou EELV : tous réclament le retour de la police de proximité, par opposition aux "patrouilleurs" que Claude Guéant a mis au monde et qu’il souhaite davantage coercitifs. Le ministre de l’intérieur ne s’est d’ailleurs pas privé de noircir le bilan de la police de proximité, assurant que sa création avait "correspondu à une explosion de la délinquance". Il y aurait selon lui eu 600 000 victimes en plus entre 1998 et 2003.



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